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Lie, ou le sol écarlate

Création 1985

 

 

« Lie est un mensonge, un sol écarlate, le résidu d’un corps, une sorte de catharsis, un masque scandalisé. Une compilation d’idées singulières. »

 

« Lie : lieu des mélanges, de l’« hybride », de la superposition affolée des images. Des énergies très hétérogènes ont contribué à la fabrication de l’oeuvre : Eric de Rondepierre, plasticien, y intervient sur un double registre : comme danseur acteur, et comme scénographe. Il ne sait pas lui-même d’ailleurs laquelle de ces deux prestations le rattache davantage à la pratique picturale. Pour ce qui est de l’espace, il a accumulé des éléments de brouillage, à la fois dans les formes (images superposées, verrières miroitantes) et dans les références culturelles primitives en même temps qu’ultra modernes : ainsi les totems de l’avant scène. Ces éléments jouent avec le fond de la scène de Goury, qui a aussi créé les costumes : excessifs, kitch, avec beaucoup de dérisoire dans les formes et le matériau. Autre ingérence : Grand Magasin, tout de blanc vêtu, pieds ailés comme Hermès, sérénité légère, groupe dont les circuits et la parole n’accrochent pas une seconde aux aspérités de l’oeuvre. (…)

Le mot Lie indique assez combien Catherine Diverrès entend travailler l’hétérogène, l’impur, le grouillement du visible. L’espace angélique n’est plus. C’est ici son envers brutal, violent même. En ces temps d’esthétiques léchées, bonnes consciences – bon goût, l’entreprise est terriblement risquée, une fois de plus. En Catherine Diverrès, je salue celle qui, avec une audace tranquille et parfaitement maîtrisée, sait lâcher les amarres. On verra bien qui accepte de se laisser entraîner dans cette déviance, non dépourvue d’humour, et encore moins de beauté chorégraphique, hors du décoratif. »

Laurence Louppe, in Itinéraire de Catherine Diverrès

 

Chorégraphie : Catherine Diverrès

Danseurs : Catherine Diverrès, Bernardo Montet, Pascale Murtin, Eric de Rondepierre

Compagnie du Grand Magasin : Pascale Murtin, François Hiffler

Musique : Berg, Eiji Nakazawa

Scénographie : Goury, Eric de Rondepierre

Costumes : Goury assisté de Chantal Rade

Crédits : Claude Danteny, Gapihan

Durée : 80′