L’Installation tend à faire sentir les influences qui s’exercent entre les œuvres et les artistes toutes disciplines confondues, les attractions sourdes et diffuses.

Liens invisibles, champs de force, la circulation des ondes est signifiée : collision, rapprochement, rebondissement, infléchissement des trajectoires, autant de phénomènes ultra-puissants qu’il s’agit de révéler.

Faire naître les apparitions, en plein ou en creux, en positif ou négatif de manière opaque ou translucide.

La diffusion de Memento s’y déploie éclatée, au gré d’un dispositif démultiplié.

 

Crédit photo – Julien Benhamou

 

CONCEPT

Clore 40 années de créations chorégraphiques appelait un nouveau déplacement pour moi : un pas de côté en quelque sorte, une dernière volte, un petit saut dans le temps hors plateau, hors studio… tout en gardant le pied agile ! Il s’agissait pour moi, de réunir différents artistes, collaborateurs, autour de questions qui semblent si évidentes que nous les oublions, et pourtant avec lesquelles nous travaillons tous les jours, à quelque endroit où nous nous trouvons.

Les artistes rencontrés au fil de mes projets, il y a vingt-cinq ans ou hier, devenus amis proches ou jamais recroisés, ont tous répondu présents, de façon naturelle, comme à une évidence. J’ai répondu moi-même à ces questions avec à l’image des extraits de mes pièces et films d’archives.

Puis vint la question de : Comment partager cela ? Comment rendre visibles et faire résonner ces voix, ces visages, ces parcours multiples, ces témoignages polyphoniques ?

Seule une installation plastique en sons et en images pouvait réunir ces différents matériaux, cette riche mémoire.

Devant un écran de télévision nous sommes 3 fois plus grands, devant un écran de cinéma 3 fois plus petits ! 1

Nous ne sommes pas au théâtre où la durée de la pièce est liée à un instant T : le corps du spectateur n’ayant d’autre choix que d’être immobile. La temporalité dans cette installation ne répond plus aux schémas usuels. Libre à chacun de se lever, de partir et revenir le lendemain ou 3 jours plus tard.

L’image est projetée en grand et favorise notre mobilité, elle s’inscrit alors dans un espace tridimensionnel qui flirte avec l’incarnation. Quelques photographies, proposées par les photographes ayant participé au projet, complètent cette restitution plastique et sensible. Le dispositif sonore permet d’entendre différemment, selon où l’on se place : associer le sens des mots aux images face aux écrans ou choisir l’espace central vide pour laisser les voix se confondre, se croiser et se faire écho.

Espace-temps, corps, mouvements, gestes, voix, présences, son, rythmes, formes… cadres sont questionnés et constituent la matière chorale de ces projections.

Le visiteur sera alors partie prenante, tel l’arpenteur des principes fondateurs de la création artistique.

 

Catherine Diverrès

 

1 Jean-Luc Godard, cité de mémoire par Catherine Diverrès

 

 

* Concept en travail – plan indicatif / modulable

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