Dans Fruits, c’est sa propre violence que la chorégraphe s’est arrachée du corps. Pour la première fois, elle ne danse pas, elle regarde ses danseurs, tous nouveaux, venus du monde entier, élégants, dépecer son âme sur scène.
Dominique Frétard
Si Catherine Diverrès prend en compte le politique dans sa danse, elle le fait du côté de l’éthique, en insistant sur la qualité du regard que l’on porte aux événements, sur la conscience de l’expérience. Elle place l’épreuve du côté de l’éprouvé. (…)
Avec Fruits, c’est encore une question d’aujourd’hui que pose la chorégraphe en réfléchissant jusqu’à une forme abstraite et poétique, des tentatives singulières, fédérées par un langage commun. Avec ses incohérences et ses inaboutissements, l’extrême vitalité du souffle de Fruits s’inscrit dans une démarche des corps où les stigmates de la sensation, le travail des interprètes, ont des prolongements qui reviennent aux fondements de l’identité. Sans circonscrire d’autres limites que le temps d’une expérience vécue et de son propre investissement, regard et conscience à être, Catherine Diverrès nous place aux portes de l’espace et du temps, devant les mots de la guerre et l’absence de mémoire ou de réalité d’une guerre sans nom, dont les traces toutes récentes ont imprégné les corps de ses séquelles.
Irène Filiberti
une production du Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne
en coproduction avec :
le Théâtre National de Bretagne – Rennes
le Théâtre de la Ville – Paris
Montpellier Danse 96
le Festival d’Automne à Paris
une pièce pour dix danseurs
chorégraphie : Catherine Diverrès
musique : Eiji Nakazawa
lumières : Dominique Bruguière assistée de Pierre Gaillardot
scénographie : Daniel Jeanneteau
costumes : Cidalia da Costa
danseurs : Alessandro Bernardeschi, Giovanni Cedolin, Fabrice Dasse, Carole Gomes, Osman Kassen Khelili, Benita Kuni, Cécile Loyer, Tamara Stuart Ewing, Paul Wenninger, Tomoko, Wenninger, Barbara Falco
crédits : Lee Yanor