29 Sep Résidence Manon fait de la danse, Québec

Résidence de création du 15 au 30 octobre 2016

Sortie de résidence le 28 octobre 2016 à 18h au Studio 8

Projet DOLLHOUSE

La nouvelle création de la Cie Manon fait de la danse, Dollhouse : Confidences et carnets chorégraphiques posera une réflexion sur la femme et la sérialité et se penchera sur l’idée d’une collection de différents portraits de femmes.

La réflexion chorégraphique de Manon Oligny sur le thème de la collection et des séries a débuté en 2008 avec le projet Blanche-Neige (pas selon Disney) et Où est Blanche-Neige? (de 2010 à 2015), puis Prototype #1 avec les partenaires Rhizomes (Québec, Canada) et Transcultures (Mons, Belgique), Prototypes en présérie (EDCMTL, 2015) ainsi qu’avec sa dernière pièce chorégraphique FIN DE SÉRIE qui a été présentée en juin dernier à Montréal dans le cadre de la programmation du FTA 2016 : Festival TransAmériques.

Comment nous distinguons-nous les uns des autres lorsque nous faisons partie d’un ensemble? Manon Oligny s’interroge ici sur l’identité, la singularité et à la perte d’identité.

Biographie de Manon Oligny*

Diplômée de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), la chorégraphe Manon Oligny est reconnue pour sa signature singulière, porteuse d’une réflexion forte sur le féminin et la complexité humaine. Elle a créé, depuis 1993, une vingtaine d’œuvres chorégraphiques présentées au Québec et à l’étranger. En 1999, elle fonde la compagnie Manon fait de la danse, qui se taille rapidement une place de choix sur la scène artistique.

Grandement inspirée par les autres médiums, tels que le cinéma, la littérature, le théâtre, la photographie et le jeu vidéo, Manon Oligny développe des projets au croisement des disciplines, des formes et des dispositifs scéniques. Elle a collaboré avec trois auteures reconnues : Christine Angot pour la pièce 24 X Caprices (FIND, 2001), Nelly Arcan pour L’Écurie (Danse-Cité, 2008) et, plus récemment, Martine Delvaux pour Les filles en séries (2015).Son intérêt pour l’interdisciplinarité la pousse également à travailler avec des artistes en arts numériques. Elle a d’ailleurs présenté, en collaboration avec Danse-Cité, des œuvres à la Société des arts technologiques [SAT] (L’Éducation physique en 2006, L’Écurie en 2008 et Icônes, À VENDRE en 2011) et a créé, avec le réalisateur Frédéric Moffet, la première vidéodanse pour le dôme de la [SAT]osphère. L’un de ses projets in situ et déambulatoires, Où est Blanche-Neige?, a été accueilli dans divers festivals et a investi plusieurs endroits publics incontournables du Québec, soulevant toujours sur son passage la curiosité des passants. En 2013, elle conçoit une pièce pour un public adolescent, qui aborde la question de l’intimidation et du suicide : CRASH : Quand le jeu vidéo rencontre la danse contemporaine.

Manon Oligny réalise souvent des commandes chorégraphiques pour différents artistes et compagnies dans le cadre de projets théâtraux (Bye Bye Princesse, Théâtre Le Clou, Théâtre de l’OPSIS, etc.), cinématographiques (Ariane Émond, Sophie Deraspe), télévisuels (Stéréo Pop) et musicaux (Patrick Watson, Andrée Watters, Pierre Lapointe). En 2010, elle est invitée par l’École de technologie supérieure et la SAT à chorégraphier un quatuor de robots de chaîne de montage : We are robots. Elle enseigne régulièrement à l’UQAM, l’École de danse contemporaine de Montréal et l’École nationale de théâtre du Canada. De 2010 à 2014, elle a été professeure invitée en création chorégraphique au Département de danse de l’UQAM.

 

Démarche artistique

Sans dentelle, Manon Oligny explore pourtant toutes les coutures et sutures humaines. Intéressée par la fragilité et la complexité des êtres, elle façonne dans un souci dramaturgique et une urgence gestuelle une danse rude, charnelle et fougueuse, confrontant le corps à ses limites tant physiques que psychiques. La frontière entre la sensualité et la douleur n’est jamais tout à fait linéaire.

Dépeignant une vaste palette de charges émotives, du rose au noir, la chorégraphe questionne dans ses œuvres le féminin – ses représentations (taboues ou banalisées), ses carcans, ses pulsions –, ainsi que la (dé)sacralisation et la marchandisation du corps de la femme. Avec la mise en scène de princesses et de personnages de contes de fées déchus (Blanche-Neige (pas selon Disney!), 2009), elle détourne et déconstruit avec doigté l’épineuse symbolique liée à ces archétypes. La figure animale, notamment celle du cheval (Pouliches, d’après l’œuvre de Cindy Sherman en 2007 et L’Écurie en 2008), est aussi récurrente dans son travail, évoquant le côté sauvage et indomptable de l’être humain.

L’interdisciplinarité est un fort moteur de création pour Manon Oligny qui multiplie les collaborations avec des photographes, cinéastes, auteures et créateurs en arts numériques. La rencontre avec d’autres disciplines artistiques et les technologies numériques nourrissent sa réflexion critique sur le médium de la danse et en diversifient les formes. La chorégraphe entraîne d’ailleurs la danse à l’écran (vidéodanse) et dans des lieux parfois atypiques (une salle de squash dans 46’’00’’05, par exemple), élaborant alors des installations et des œuvres in situ troublantes.

Son désir de sonder les diverses sphères de la nature humaine et d’explorer de nouvelles manières de créer la conduit également, depuis 2013, à concevoir des projets pour les jeunes, impliquant ceux-ci dans le processus même de création (CRASH : Quand le jeu vidéo rencontre la danse contemporaine).

Pour la chorégraphe, le mouvement prend source dans le corps, dans ses replis, ses pulsions premières, ses empreintes, pour ensuite se transformer, s’affiner, changer de relief. Tout est glissement et fuite. Cette force cinétique brute fait naître des personnages au plus près du déséquilibre et provoque des états exaltés.

Dans un propos sans détour, Manon Oligny fait de la danse le miroir d’un cirque humain, le théâtre d’un piaffement, d’une quête, d’une fureur identitaire

manonfaitdeladanse.com
Équipe artistique :

Marilyn Daoust

Anne-Marie Boisvert

Mylène Mackay

Marie-Pier Labrecque

Kika Nicolela

Thomas Payette

*Manon enseigne actuellement au Conservatoire de Pontivy: cursus danse contemporaine

 

©Anne-Flore de Rochambeau