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Alla Prima

Création 2005

 

 

« Le vide est plus plein que le bruit du monde » Ettore Sciarino

 

La pièce ne part pas de l’homme surpassant ses forces pour vaincre et survivre à la violence de la rivière folle telle que Faulkner le décrit, mais place les danseurs dans les atomes mêmes de la rivière de boue. De son moi individué, cloisonné, devenir organicité pure, fondue dans une matière-énergie, puis s’abstraire de l’informe, pour jouer l’énergie canalisée en des formes : l’écriture dansée.

« Partir de l’enfermement individualiste, c’est partir de la caricature d’un ego narcissique et quotidien où chaque individu s’isole puis déploie sa très personnelle liberté et tend vers une anarchie sociale ; de l’espace privé à l’espace public. Développement d’actions ludiques et absurdes. De personnes, les danseurs deviennent masse, puis matière, balayés emportés dans le flux furieux, l’anarchie organique, la puissance brute des éléments. Ils deviennent torrent, énergie, une, sans individuation, sans identité. Cette énergie apaisée, l’espace morcelé, désarticulé va se construire, la scénographie se tendre vers une enveloppe qui accueille le vide, vibrant dans une rigueur formelle et cérébrale, pour accueillir le un, ou une, immobile sur le point fragile du « juste se tenir debout. »

 » C’est alors qu’il lui vint à l’esprit que la condition présente de cette terre n’était pas un phénomène d’une fois par décennie, que les années intermédiaires, pendant lesquelles elle tolérait sur son sein paisible et endormi la frêle mécanique des grossières inventions humaines constituait le phénomène et que l’état normal c’était l’état actuel, et que le fleuve faisait à présent ce qu’il aimait à faire après avoir patiemment attendu dix années, de même qu’un mulet travaillera dix ans pour vous à seule fin d’avoir le privilège de vous décocher une ruade une bonne fois. »

William Faulkner

 

Une production du Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne, du Théâtre National de Bretagne

et du Festival Montpellier Danse 05

pièce pour 10 danseurs et 1 musicien

chorégraphie Catherine Diverrès

scénographie Laurent Peduzzi

danseurs Julien Fouché, Carole Gomes, Fabrice Dasse Marta Izquierdo Munoz, Sung-Im Kweon, Thierry Micouin, Kathleen Reynolds, Isabelle Kurzi, Emilio Urbina, Rafaël Pardillo

compositeur-musicien Seijiro Murayama

créateur sonore Eiji Nakazawa

réalisation sonore Denis Gambiez

lumières Marie-Christine Soma

assistée par Eric Corlay

costumes Cidalia Da Costa

textes William Faulkner, extraits de « Si je t’oublie, Jérusalem», Le vieux pères.

film Thierry Micouin

musiques enregistrées Joe Dassin, Marilyn Manson, Grégoire Barbedor, Michael Northam, Seijiro Muriyama et A.N.P.

crédits : David Sauveur